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Connaissez-vous l'Everesting? Il s'agit d'une pratique qui consiste à grimper à vélo, en une seule fois et sur peu importe quelle route escarpée, l'équivalent de la hauteur du mont Everest, soit 8 848 mètres. Un gros défi qui rallie de plus en plus d'adeptes en Amérique comme en Europe.

Les alpinistes ont l’Everest. Les coureurs ont le marathon de New York. Mais qu’ont les cyclistes ? Les « everesters » semblent avoir trouvé la réponse. À ce jour, quelques 120 personnes se sont adonnées à l’everesting, soit grimper l’équivalent du mont Everest (8 848 mètres) en l’espace d’une journée, sur la montagne de leur choix.

Simple orgueil de sportif? Manque de nouveaux défis ? Peu importe. L’exploit attire de plus en plus de fous du vélo, surtout des Anglais, qui se targuent maintenant d’avoir leur propre « Everest » à relever.

Allers-retours contre la montre

Bien sûr, l’everesting n’entraîne pas le mal de l’altitude comme les alpinistes le vivent en montant la plus haute montagne de la planète. Il n’est pas question ici de manque d’oxygène, de vomissements intempestifs, de maux de crâne insupportables et d’apnée du sommeil. Les conditions estivales dans lesquelles roulent les cyclistes ne ressemblent en rien au climat qui sévit sur l’Everest. Néanmoins, l’everesting, ce n’est pas non plus prendre le thé.

Il y a certains principes à respecter. Première règle, le cycliste doit monter et descendre la même route plusieurs fois. Deuxième règle, il n’est pas question de s’arrêter pour dormir, on accomplit tout la même journée.

Le plus court trajet d’everesting enregistré faisait 95,6 kilomètres à l’odomètre, avec une montée de 18,6 %. La plus longue faisait 461,7 km au total, avec une montée de 4,11%. Comme le fait remarquer le cycliste Max Leonard, qui détaille sa propre aventure sur son blogue : « Choisis une inclinaison peu prononcée, et l’aventure prendra deux jours et une nuit. Choisis une pente abrupte, et tes rotules sortiront de leurs tendons. »

Au commencement, il y avait l’Everest

George Mallory, le père de l’everesting, est en fait… le petit-fils de l’alpiniste éponyme ayant tenté sans succès l’ascension de l’Everest en 1924.

Au début des années 1990, George Mallory Jr s’entraînait pour l’ascension de la crête nord de l’Everest. Comme parfois des idées viennent par hasard, il a eu l’éclair de génie de s’entraîner à vélo. Le mont Donna Buang, près de Melbourne, en Australie, lui semblait tout indiqué.

Non seulement il allait grimper les 1 084 mètres de Donna Buang à vélo, mais il allait monter et descendre jusqu’à ce qu’il accumule autant de kilomètres d’élévation que l’Everest lui-même. L’everesting n’est toutefois pas né immédiatement : les jambes de George Mallory n’ont pas toléré le traitement. Une fois suffisait pour ses mollets. Mais avec la persévérance (et, avouons-le, avec le caractère entêté de tout athlète), il a obtenu ce qu’il voulait. Les 8 848 mètres d’élévation, accomplis en roulant 287 kilomètres « horizontaux ».

Everesting pour tous

Ce n’est qu’onze ans après le premier « Everest » de Mallory qu’un autre cycliste a réitéré l’exploit en 2006. Puis, en 2012, l’idée s’est mise à germer dans l’esprit de nombreux autres cyclistes, notamment grâce à l’application Strava.

Outil de diffusion des performances par excellence, Strava permet de rester connecté avec les frères et sœurs de roues. Ce réseau social est d’ailleurs spécialement conçu pour les cyclistes qui veulent comparer leurs records en cartographiant leurs sorties. Il existe même un «Everesting Hall of Fame» sur Strava !

Maintenant que Strava diffuse l’information, l’everesting semble accessible à tous... ou presque. Car il faut être un peu fou pour tenter l’exploit !

Pour en savoir plus

http://blog.strava.com/on-top-of-the-world-everesting-8332/

http://www.everesting.cc/hall-of-fame/


À PROPOS DE L'AUTEUR

Lauréate de la bourse AJIQ-Le Devoir et de la bourse Fernand-Seguin en 2013, Anabel Cossette Civitella est une journaliste indépendante passionnée qu'on peut lire notamment dans les magazines Les Débrouillards , Curium , Châtelaine , Québec Science et dans Le Devoir . Été comme hiver, elle ne sort jamais sans son vélo...


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