Le weekend du 7 juin 2021 j’ai entrepris un voyage de bikepacking avec mon fils Jules. Rien d’énorme pour le cycliste d’aventure moyen… 35 km vers la SEPAQ OKA pour un séjour de deux nuits. C'est par contre un défi de taille pour un enfant de 7 ans et son père. Tant au niveau physique, mental que logistique.
Évidemment, le but principal de ce genre de périple est de passer du temps avec fiston dans un contexte de nature. J'avais également quelques motivations sous-jacentes: « boost » à la confiance et l’estime de soi à Jules et... de papa aussi. Tout en pensant au fait que ces voyages lui donneront de superbes souvenirs qui inculquent des notions de pratique sportive, de dépassement de soi et de respect de la nature à un jeune âge, qui reviendront à des moments clés dans sa vie.
Mais disons-le, c’était un peu casse-cou… Je l’avoue. J’avais la trouille et j’étais très nerveux. Jules ayant un TDAH, l'expérience aurait pu devenir complexe et riche en émotions. Heureusement, j’ai été agréablement surpris. Ça été d’ailleurs une excellente leçon de "parenting" pour moi. J’en ai appris sur les capacités de mon fils et sur mes propres capacités comme père et «bikepacker» . Et, heureusement, nous avons été relativement épargnés par la météo qui n’était pas très clémente au départ de la maison.
Dès le début mai Jules et moi sommes sortis pour de courtes randonnées (avec comme récompense une crème glacée) les weekends: 15km (il l’avait déjà fait en 2020), suivi de 20km, 24, 27. À ce moment- là, j’étais en confiance puisqu’il était capable de faire 27km. Soit environ 80% de 35km. Il y avait par contre une chose qui était hors de mon contrôle: le confort. Il se plaignait régulièrement de maux de cou et de fesses. Je lui avais procuré des shorts de vélo de montagne avec cuissards. Mais, il détestait les porter. Rien à faire de concret pour le confort. J'ai avancé sa selle, testé les hauteurs, etc... Son vélo était essentiellement un vélo de montagne. Donc, pas énormément de choix de positions. Je me suis croisé les doigts pour la suite!
J’ai fait une liste plusieurs semaines avant le départ. Je l'ai relue et modifiée à outrance. Elle comprenait tous les articles de base dont j’ai besoin pour partir ainsi que mon équipement photo et cinématographique nécessaire pour produire les vidéos d'Alcôve. Je la garde inaltérer pour pouvoir la modifier selon la sortie. Je l'ai donc adaptée pour cette sortie père/fils. Évidemment, chaque enfant à ses particularités… Et, j’ai tenté de réduire au minimum ce que Jules avait besoin pour être confortable. Je lui ai proposé de laisser son toutou préféré à la maison, qu’il a compris et accepté!
C’est ici où ça peut facilement devenir plus complexe et coûteux. J’ai pris la décision de faire ce voyage en novembre passé et procédé à l’achat d’un kit ultra léger qui comprenait une nouvelle tente pour deux personnes. Ce qui m'a donné l'opportunité de monter un kit assez minimaliste vu le contexte. J’ai également mis Jules à contribution. Je lui ai installé une attache sur son guidon qui m’a permis d’accrocher un petit sac au sec de 5L qui comprenait son sac de couchage, oreiller et matelas de sol. Un nouveau vélo était de mise (on devait le changer de toute manière): Trek Wahoo en 24 pouces. Ce n'est certainement pas le moins cher et j’aurais pu opter pour un modèle similaire dans une grande surface… J’ai plutôt choisi un commerçant local où le vendeur m’a donné un excellent point de vente: le poids du vélo.
À ne pas négliger dans l’équation de confort du jeune cycliste. Surtout si l’on tient à ce qu’il transporte un peu d’équipement. Pour ce qui est des sacs: j’ai équipé mon vélo d’un extra sac de cadre triangulaire en plus du rouleau sur le guidon. J'avais également les deux sacs de 7 litres sur la fourche et un sac de selle de 10 litres. J’avais donc assez de place pour transporter l’essentiel. Petite note: J’ai aussi rajouté un stabilisateur Woho. Je ne veux pas faire de pub, mais… C'était fantastique! J’ai pu même re-localiser mes bouteilles directement dessus. Ce sera éventuellement vraiment pratique pour un long périple.
Mon but premier était de garder ça le plus simple possible autant pour Jules que pour moi. C’était non seulement la plus longue distance de Jules en vélo mais, aussi, sa première vraie expérience de camping. Il allait de soi que nous devions morceler le kilométrage, avec des objectifs facilement atteignables. Je savais qu’il pouvait faire 10km assez facilement. J’ai donc opté pour faire les 10 kms avec un arrêt de 30 mins à 1h et une surprise au besoin Si Jules avait mal, peu importe le moment, on arrêtait.
Étrangement (ou pas), les moments les plus difficiles étaient après les lunchs. L’énergie de Jules n’était pas au RDV et il devenait irritable. Mais, bon pas de stress! On arrête, on attend. Quand il était prêt on repartait! Près de l'arrivée à Oka, il s’est mis à pleuvoir. C’est à ce moment que j'ai appris que Jules était plutôt résilient. Il était positif face à la pluie, enjoué et énergique. On a même roulé à plus de 20 km/h pour quelques KMs. C’était vraiment surprenant! Heureusement, l’installation de la tente s'est faite au sec (ou, presque). Je dois avouer que j’étais un peu stressé à ce moment… J’avais l’impression de courir contre la montre. Le ciel était sombre… ça aurait pu « tourner au vinaigre » assez rapidement. J’avais de la misère à planter les piquets de la tente, j’avais chaud et Jules avait faim. La SEPAQ utilise un mélange de gravier assez dense qui rend le piquetage difficile, du moins pour les gens qui sont en camping plus "autonome" comme nous… une mention spéciale à nos voisins qui avaient une mailloche!
Ma conclusion
Je suis parti nerveux et insécure et je suis revenu surpris et fier de nous. J'en ai appris beaucoup sur le niveau de tolérance à l'inconfort de mon fils et sur sa capacité d'adaptation. J'ai même perçu un bon changement de complicité entre nous depuis. Je suis également convaincu que ces expériences (on y retournera cet été) laisseront une vive impression auprès de Jules. Comme tous les moments familiaux, il y en a des vraiment agréables et d'autres moins. Je pense entre autres aux derniers KMs au retour vers la maison. Jules était fatigué d'avoir dormi dans une tente et je crois que nous avions un léger vent de face. C'était vraiment pénible pour lui et ça a testé nos patiences respectives. Je me rappelle qu'on s'est assis sur un banc de parc à Laval et qu'on a pas dit un mot pour 10 mins. Mais, c'est correct comme ça. On "prenait un break". Heureusement, son frère et sa mère nous avaient concocté une petite surprise au retour!
Je n'ai évidemment pas tout partagé dans le but de garder le plus court possible. Mais, n'hésitez pas à nous contacter au [email protected] si jamais vous aimeriez en savoir plus sur les détails plus granulaires. Et, svp prenez le temps d'aller commenter voir nos différents points de contenus sur YouTube, Instagram et Facebook.
Alcôve est un organisme qui a pour mission de mener les cyclistes de gravier vers les plus belles et sinueuses routes campagnardes. Élaborer des périples originaux et uniques. Et, utiliser le collectif comme force pour le progrès social.
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Si vous cherchez davantage d'inspiration, jetez un oeil à notre récit de voyage entre Montral et Boston en bikepacking, également sur notre blogue ;)
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