La pénurie de vélos au Québec

Conséquence cachée de la COVID-19

Ils en sont à leur cinquième boutique de vélo différente. Pour Sophie et Antoine, qui désirent s’équiper de deux vélos urbains afin commencer le voyagement à vélo à l’automne, la tâche de se trouver un bolide ne sera pas facile. Dans toutes les boutiques, ont leur répète la même chose : « Tous nos vélos pour 2021 sont vendus. » « Nous avons uniquement en magasin des modèles très petits ou très grands. » « La meilleure option serait de pré-commander pour 2022. »

Exaspérés, ils devront venir à la conclusion qu’il ne sera pas possible pour eux d’obtenir un vélo pour la rentrée au travail. Ils compteront sur les différents services de vélo-partage mis en place dans leur ville afin d’éviter d’utiliser la voiture et de respirer un peu d’air frais avant de rentrer au travail.

Homme avec un masque sur un vélo

Comment peut-on expliquer cette pénurie de vélos qui touche le monde entier ? Quilicot s’est intéressé à cette question afin de pouvoir recenser les causes de ce problème. Nous vous proposerons ici certaines pratiques à adopter afin d’avoir la certitude d'utiliser un vélo dans la prochaine année.

La première phase de la pénurie : À go, on roule!

Souvenons-nous d’abord de mars 2020 : le monde était plongé dans l’incertitude. Privés des salles d’entrainement et sans savoir combien de temps le premier confinement allait durer, les gens ont vu dans le vélo une façon de garder la forme et de pouvoir se déplacer, sans utiliser les transports en commun. La permission du gouvernement de garder les boutiques de vélos ouvertes faisait de celles-ci un rare endroit où il était encore possible de s’approvisionner en équipements sportifs.

Boutique de vélo vide

Dans les pays producteurs de vélos, l’obligation de fermer les usines et d’arrêter la production arriva au moment où la demande était la plus forte en Amérique du Nord et en Europe. Les importateurs de vélos ont dû à ce moment compter sur l’inventaire déjà produit pour fournir leurs magasins. Les conséquences furent lors de l’été 2020 nombreuses : ralentissement de la livraison des commandes, ce qui augmentait le délai d’arrivée des vélos en boutiques ; quantité de vélo réduite et création d’un engouement pour le vélo dans le marché neuf et seconde main.

Une pénurie qui dure

Lors de ce premier été pandémique, les importateurs n’ont eu d’autre choix pour tenter de répondre à la demande de mettre en marcher des vélos destinés à être sortis en 2021. Il était donc possible pour certains clients chanceux de mettre la main sur des modèles un an d’avance. Rappelons qu’à ce moment, personne ne savait combien de temps la crise sanitaire allait durer. Résultat de cette manœuvre d’urgence : plus d’an après les premiers cas de COVID-19 au Québec, on se retrouve toujours dans une situation de pénurie.

Des vélos, mais sans les pièces

En ce moment, la production de vélo - en parlant d’un cadre – n'est plus ce qui explique que la difficulté constante à se trouver un vélo. Le problème a plutôt migré du côté des pièces. Les usines peuvent produire des cadres, mais ne peuvent pas les équiper de pièces. Pour la première fois, les usines de SRAM et de Shimano, même en fonctionnant 24h/24 7jours/7, ne parviennent pas à répondre à la demande.

Et les réparations dans tout ça

Le problème qui touche la production des pièces à un impact considérable. À ce jour, la majorité des pièces qui sortent des usines de production servent à habiller les vélos. Cela rend très difficile la tâche du personnel d’atelier qui doit composer avec une quasi-impossibilité à trouver des pièces pour des réparations quotidiennes comme des chaines, des étriers de freins etc. À ce jour, une commande spéciale pour un guidon prend jusqu’à 240 jours, 270 pour des roues et plus de 300 jours pour un dérailleur arrière.

Pièces de vélo sur un bureau

Encore combien de temps...?

Bien que la rareté des produits dans le monde cycliste semble perdurer, il convient de souligner qu’en fonction des mois, la situation peut varier. Il est possible de trouver pendant un bref moment des vélos dans les magasins et que l’inventaire chute drastiquement après quelques semaines. Selon les journalistes qui suivent de près l’industrie du vélo, il faudra attendre un peu plus de 5 ans avant de retrouver la stabilité que nous avions l’habitude de connaitre dans un monde ante pandémique : avant la pandémie.

Des solutions ?

Bien que la situation soit désagréable pour le client comme pour le commerçant, il existe certaines actions que l’on peut poser pour limiter l’impact de la crise et se procurer un vélo en plus de profiter d’une expérience de magasinage agréable.


1. Privilégier les pré-commandes : si vous procurer un vélo n’est pas une urgence, ou si vous savez que vous désirez vous mettre au vélo dans la prochaine année, il s’agit de la meilleure façon de s’assurer d’avoir un vélo. De plus, la pré-commande permet au commerçant de mieux gérer ses inventaires et d’assurer un approvisionnement constant. 


2. Restez ouvert : les conseillers et conseillères en boutiques sont les plus au courant du débit d’entrées des marchandises. En leur proposant un budget ouvert et une liste de vos préférences, ces derniers pourront vous proposer le meilleur vélo pour vous en fonction du temps que vous disposez pour acquérir celui-ci. 


3. Magasiner en saison morte : avec l’approche de l’hiver, pourquoi ne pas profiter de ce moment où le plus d’accessoires seront à votre disposition ? Il s’agira du moment dans l’année ou le plus d’accessoires seront à votre disposition. 


4. Prioriser l’achat de produit d’ici : la pandémie nous a fait découvrir à quel point notre pays pouvait fabriquer des produits de qualité. En plus de faire tourner l’économie locale, ces produits sont souvent plus facilement disponibles puisqu’ils ne dépendent pas de la chaine d’approvisionnement en Asie.

En conclusion

Pourquoi ne pas terminer avec un peu de positif : une pénurie de vélo, ça signifie qu’il y a maintenant plus que jamais de gens qui pratiquent de vélo. Avec cet engouement, on observe l’émergence de plus en plus d’infrastructures cyclables et une diminution de l’utilisation de l’automobile. La pandémie, a eu cet effet de nous pousser à changer nos habitudes, et ce, parfois pour le mieux.

Coupe qui se repose en vélo

Après avoir discuté avec un conseiller, Sophie et Antoine ont finalement trouvé en boutique un vélo de type Gravel. Au lieu de simplement s’en servir pour aller travailler, ils profitent maintenant de fin de semaines à rouler sous le soleil dans les routes sinueuses des Cantons-de-l’Est. Disons que la pandémie peut aussi transmettre la passion !

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