Savez-vous depuis combien de temps on porte un casque à vélo?
Quand l’usage du vélo s’est démocratisé à la fin du 19e siècle, le pavé des routes offrait un relief aussi cahoteux que dangereux pour les cyclistes. Les crânes amochés étaient fréquents. On a donc commencé à porter une protection relativement rudimentaire : les casques coloniaux, ou salacots, fabriqués de liège ou de fibres végétales.
À l’époque, les automobiles n’étaient pas légion et les cyclistes n’avaient que la dureté du macadam comme préoccupation. Les salacots faisaient leur travail dans une certaine mesure: c’était tout de même mieux que rien. Mais ça, c’était quand on portait quelque chose, ce qui était loin d’être toujours le cas. Même dans les années 1930, où certains cyclistes professionnels ont commencé à porter quelque chose sur la tête, la vue de ce couvre-chef avait de quoi surprendre tant son usage était loin d’être répandu.
C'est ensuite que les casques à boudins, faits de lanières de cuir rivetées et enchevêtrées ensemble autour du crâne, ont fait leur apparition. Jean Robic, coureur français vainqueur du Tour de France 1947, en fut probablement le porte-étendard par excellence: à la suite d’un accident qui lui fractura le crâne au cours de la course Paris-Roubaix en 1944, il ne roulait jamais sans son casque à boudins, au contraire de la majorité de ses camarades de roues, ce qui lui valut le surnom de Tête de cuir. Étaient-ils efficaces, ces boudins ? On se doute qu’on pouvait faire mieux, la capacité du cuir à absorber les chocs étant somme toute limitée. Mais sur le plan de l’aération, c’était difficile de faire mieux.
Aujourd’hui, les têtes ont fière allure lorsqu’elles sont à l’abri de leur coque de polystyrène légère et confortable. Mais en somme, les mœurs ont pris leur temps pour évoluer : au Tour de France, par exemple, le casque n’a été rendu obligatoire qu’en… 2005 !
The information below is required for social login