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Croyez-le ou non, mais dans la première moitié du 20 e siècle, c’était les cyclistes et non les hockeyeurs qui faisaient courir les foules à Montréal. La course des six-jours et la grande classique Québec-Montréal ont été le théâtre de leurs exploits. Voici trois géants du cyclisme québécois.


J os Laporte, champion sur route

Jeune prodige de la bicyclette, Jos Laporte s’est illustré dès l’âge de 17 ans en étant le premier Canadien à se qualifier à l’épreuve sur route aux Jeux olympiques de Paris en 1924. Il y retourna 4 ans plus tard, aux Jeux d’Amsterdam. Il se classa respectivement 54 e et 31 e .

Célèbre membre du Club Quilicot , il a ensuite dominé les circuits canadiens et québécois de 1924 à 1928 en étant sacré 7 fois champion canadien sur route et 6 fois champion québécois sur route.

Bien que la course sur piste n’était pas sa spécialité, il trouva le moyen de remporter l’épreuve à sa première participation à Montréal, en 1930. L’année suivante fut plus laborieuse, comme le rapporte le journal La Patrie : « Ce qu’il y a eu de plus étonnant dans les 24 premières heures (…) fut, sans contredit, le grand nombre de chutes de Laporte. Jamais n’avons-nous vu coureur cycliste tomber avec une telle facilité. »

Deux jours plus tard, Laporte et son coéquipier McNamara étaient de retour en pôle position. Signe qu’un champion sait se relever !



Jules Audy, la Comète blonde

« Le jeune cycliste montréalais qui court depuis six mois à peine et qui est déjà devenu le coureur le plus populaire de toute l’Amérique. » Voilà comment on décrit Jules Audy, aussi nommé la Comète blonde, dans les journaux de l’époque.


Spécialiste de la course sur piste, il a participé à 146 épreuves des six-jours, tant au Canada, en Europe qu’aux États-Unis. Il était un partenaire régulier du légendaire « Torchy » Peden, avec qui il gagna plus de courses que tout autre pistier canadien.

Spectaculaire et intrépide, Jules Audy demanda à reprendre la course après une dure chute à Philadelphia en 1932. Reconduit à l’hôpital, on lui diagnostiqua une fracture du crâne !

Avec 14 victoires sur le circuit canadien de la course des six-jours, Audy se classe au 2 e rang des meilleurs cyclistes canadiens dans cette épreuve, selon une compilation effectuée par le site le site 6dayracing.ca.

Zénon Saint-Laurent

Zénon Saint-Laurent a eu la piqûre pour la compétition de vélo en voyant Jos Laporte revenir des Jeux olympiques de Paris : « Je suis allé le voir arriver au Port de Montréal, a-t-il raconté lors de son intronisation au Temple de la renommée du cyclisme québécois. Ça m’a tellement impressionné qu’il ait pu aller faire un beau voyage comme ça, toutes dépenses payées et avec les honneurs en plus… ç’a été le début de l’idéal que je me suis fixé. »

Quatre ans plus tard, Saint-Laurent se classait à son tour pour les Olympiques, sans toutefois pouvoir s’y rendre, en raison de la crise de 29. Mais ce n’était que partie remise.

Soutenu par Louis Quilicot, le « Papa des cyclistes », Saint-Laurent entre dans les annales en remportant les deux premières éditions de la classique Québec-Montréal.

Par la suite, il se frotta aux cyclistes de la piste ovale en participant à pas moins de neuf courses des six-jours en deux ans, faisant équipe avec les meilleurs cyclistes canadiens de son temps : Torchy Peden et Henri Lepage. Il prit sa retraite en 1935, après une dernière course à Toronto.



D’autres grands noms

Nous aurions pu parler d’un Bob Lacourse, qui a emporté la prestigieuse course Québec-Montréal en 1946, d’un Henri Lepage, partenaire du grand Peden, ou encore d’un René Cyr, également champion de la course des six-jours. Ce sont autant d’étoiles qui font aujourd’hui partie du Temple de la renommée.


Et qui ont tous en commun d’avoir été entraîné par Louis Quilicot, véritable pionnier et bâtisseur du cyclisme québécois.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Écrivain et scénariste diplômé de l'INIS, Philippe Jean Poirier compte quatre romans à son actif, dont Jos (Marchand de feuilles, 2010), un roman historique inspiré de la vie de l'homme fort Jos Montferrand. Doté lui- même d'un physique colossal, il n'en demeure pas moins un auteur sensible dont les textes se lisent sans effort...

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