L’animateur du talk-show Deux hommes en or , Jean-Philippe Wauthier, a sué pendant 113,1 km au triathlon Ironman 70.3, qui s’est tenu au mont Tremblant en juin dernier : 1,93 km de natation, 90,1 km de vélo et 21,1 km de course à pied. Il s’est même qualifié pour le championnat du monde! Quel est le secret de son succès?
Était-ce ton premier Ironman?
Jean-Philippe Wauthier : « Non, mon troisième. En 2012, je l’ai d’abord fait en équipe avec deux vieux chums . On s’était partagé les trois épreuves de vélo, de course et de nage. J’avais trouvé cette expérience fun à vivre : c’est à Tremblant, il fait beau, le monde est cool et c’est une atmosphère de gens en forme. On s’était alors dit : l’an prochain, on le fait tous au complet! Cette année, c’était donc la deuxième fois que je le faisais seul... »
As-tu toujours été sportif?
J-P.W. : « Non, je n’ai pas de talent en sports! Je ne suis pas un bon patineur, je n’ai jamais été bon au soccer, je me débrouillais au tennis, mais je n’ai pas poursuivi là-dedans… Donc, depuis une quinzaine d’années, je suis un gars de vélo. Ce qui est le fun, c’est que tu n’as pas besoin de talent, mais plutôt d’endurance, de force mentale et d’abnégation. J’ai fait des voyages de vélo, dans les Alpes, par exemple. J’ai toujours été un bon rouleur-grimpeur. Et aujourd’hui, après deux grosses années d’entraînement, je suis très léger et je peux maintenir une solide vitesse de croisière pendant longtemps. »
Parmi les trois épreuves du Ironman – course, vélo, nage –, laquelle aimes-tu le moins?
J-P.W. : « C’est la nage, parce que c’est comme le golf : il faut investir des milliers d’heures d’entraînement pour t’améliorer! À la course, si tu forces 100 % plus, tu vas aller 100 % plus vite. En vélo, à cause du vent entre autres, c’est plus autour de 80 %. Mais à la nage, c’est 30 % au maximum, car seule la technique peut te faire avancer plus vite. Et en plus, le temps que tu peux gagner en t’entraînant, c’est des peanuts … Cette année, en m’entraînant de deux à trois heures par semaine, j’ai juste réussi à couper une minute à mon épreuve de natation. Bref, j’haïs ça! »
Comment t’entraînes-tu pour le triathlon??
J-P.W. : « Cette année, je n’ai fait que ça! Je me suis entraîné jusqu’à 25 heures par semaine, à raison de blocs de deux à trois heures par jour, le matin ou le soir, selon mes horaires. Je faisais souvent des blocs vélo-course ou natation-musculation, par exemple, et pendant l’hiver, je roulais six heures par semaine à l’intérieur, sur mon rouleau. Je me suis entraîné pour la première fois plus sérieusement avec un coach professionnel, qui a réussi à venir chercher chez moi un potentiel que je ne soupçonnais pas. Avoir un entraîneur, c’est un investissement, mais ça rapporte beaucoup! »
Pourquoi, à ton avis, les épreuves de type triathlon sont-elles de plus en plus populaires?
J-P.W. : « Le besoin d’être en forme fait partie de l’époque dans laquelle on vit, car on est de plus en plus informé sur la santé, notamment. Mais courir, rouler ou nager juste pour le fun, ça peut devenir ennuyeux. Avoir un objectif, c’est plus motivant et ça met un peu de piquant dans la vie. Donc, participer à un triathlon peut devenir un bel accomplissement personnel. Et même si c’est accessible à tous, peu de gens le font au final, ce qui est valorisant. »
As-tu déjà fait une erreur de débutant?
J-P.W. : « Me perdre dans l’objectif et tout miser sur la journée du triathlon. L’an dernier, c’est ce qui m’est arrivé. Parce que j’avais peur d’être sous-entraîné pour l’événement, je me suis trop entraîné, mal entraîné et je me suis blessé à la course. J’ai défait tous mes efforts pour une niaiserie! Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier et se rappeler que ce n’est pas la destination qui compte, mais le voyage qui t’y mène. »
Étais-tu content ou déçu de tes résultats?
J-P.W. : « L’an dernier, comme j’étais blessé, je voulais faire en bas de 5 h 30 et j’ai fait 5 h 19. J’étais content! Cette année, l’idée, c’était de faire mieux, et l’objectif fixé avec mon entraîneur était 4 h 45. En bas de 5 heures, ça devient du gros stock ! Finalement, j’ai fait 4 h 38, ce qui est malade! En plus, ce temps m’a qualifié pour le championnat du monde, qui regroupera environ 2 000 athlètes en septembre à Tremblant. C’est au-delà de mes espérances… je suis rendu dans l’élite! Malheureusement, je ne pourrai pas participer,parce que je vais travailler. »
Le plus grand défi pour qui s’entraîne pour un Ironman?
J-P.W. : « La discipline : tu dois bien manger, suivre ton plan d’entraînement et penser à ne pas trop boire d’alcool pour ne pas être scrap le lendemain matin! »
Que conseilles-tu à quelqu’un qui voudrait faire un Ironman?
J-P.W. : « De ne pas faire ça n’importe comment. Le corps est sensible aux blessures. Il ne peut pas passer rapidement de 0 à 10 heures d’entraînement par semaine, ça ne se peut pas. Sinon, tu te blesses... et je confirme que ça dure longtemps et que c’est vraiment plate! »