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Un an après avoir combattu un cancer du sein, Lynda Bouchard a lancé le Rallye 300 km pour la vie afin de recueillir des fonds pour le Centre intégré de cancérologie de Laval. La 7e édition de cet événement a regroupé 140 cyclistes qui ont effectué, début septembre, l’aller-retour entre Laval et Trois-Rivières.

Quilicot : Comment vous est venue l’idée de créer ce défi vélo ?

Lynda Bouchard : J’ai eu un cancer du sein en 2007. Travaillant à la Cité de la Santé de Laval, j’ai eu la chance de voir mon horaire aménagé pour pouvoir suivre des traitements tous les midis à l’hôpital Notre-Dame à Montréal. J’ai rencontré là-bas une mère de famille monoparentale de Laval qui avait perdu son emploi de serveuse à cause de son cancer. Et elle n’avait pas d’autre choix que de venir avec ses enfants à l’hôpital en transport en commun, car elle n’avait pas de voiture. Je me suis sentie privilégiée.

Comme je savais qu’un centre de cancérologie allait se construire ici, j’ai voulu recueillir des fonds pour les patients atteints d’un cancer à Laval. Je suis une simple secrétaire de direction qui a eu la chance de s’en sortir et qui a décidé de partager cette chance.

Pourquoi avoir choisi d’axer cet événement sur le vélo?

L . B. : À l’époque, le vélo n’avait pas encore pris l’essor qu’il connaît aujourd’hui. Nous avons voulu organiser un événement qui sortait de l’ordinaire plutôt que de mettre sur pied un autre tournoi de golf.

Je n’avais encore jamais pédalé, mais le vélo m’a permis d’exprimer le fait que je me sentais vivante. Tu veux vivre à 100 milles à l’heure, alors tu pédales à 100 milles à l’heure. Ça permet de se dépasser!

À quoi servira l’argent récolté?

L . B. : Il financera trois sections : les soins et les services aux patients, la prévention et la réhabilitation ainsi que l’achat d’équipement. On a récolté environ 600 000 $ depuis le début. On a notamment pu participer à l’acquisition d’un nouveau scan, à un programme de formation en physiothérapie pour aider les patients qui ne peuvent plus lever les bras à cause de leur cancer... Quand j’étais malade, la médication m’a fait perdre ma force musculaire, alors il a fallu que je suive un programme de réhabilitation :


V
ous avez fondé le Rallye 300 km pour la vie en 2008. Quel bilan en faites-vous?

L .B. : C’est une des plus belles expériences de ma vie. Le Dr Patrice Lamoureux a décidé d’être mon partenaire dans cette folie-là, et je suis très fière que les gens aient cru à notre folie!

La seule chose dont j’ai peur, c’est de voir le Rallye menacé par les coupures du gouvernement. [NDLR : Face à la multiplication des événements sportifs à but caritatif, le gouvernement souhaite donner aux organisateurs la facture des frais engagés pour en assurer la sécurité.] On ne pourra pas redonner aux patients les 40 ou 50 000 $ dollars de frais de sécurité à payer.

Et puis, c’est de plus en plus difficile de lever des fonds. Les grosses entreprises, qui sont des donatrices, sont de plus en plus surveillées depuis les enquêtes sur la corruption, et les événements de collecte de fonds sont nombreux. Toutes les causes sont bonnes. Celles qui touchent les enfants fonctionnent bien, mais les gens oublient que tous les petits patients de Sainte-Justine, quand ils deviennent majeurs, sont suivis dans des services comme celui du centre de cancérologie de Laval. Et comme la population lavalloise est vieillissante, le taux de cancer est élevé..


Qu’est-ce qui vous pousse à continuer?

L . B. : Parmi nos bénévoles, il y a un papa de 42 ans qui est soigné pour son 5 e cancer. Cette année, pour la première fois, il ne participera pas au défi en tant que cycliste, car il est trop malade. On le fait pour ces gens-là, pour leur donner de l’espoir.

Notre rallye vélo ne serait pas une réussite sans le soutien de nos commanditaires, qui croient en notre projet. Quilicot, par exemple, nous prête 4 employés qui nous aident pendant les deux jours que dure du défi.


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